Le weekend du 30 Janvier 2021, Benoit Biteau s'est rendu à Montgenèvre en soutien aux associations "Médecins du Monde" et "Tous migrants". Il a été témoin d'un refoulement arbitraire et infondé d'une demandeuse d'asile en France par les autorités de la Police aux Frontières (PAF), excécutantes des ordres de la Préfecture des Hautes-Alpes.
Les faits :
Cette resortissante du Sierra Leone a entamé une procédure de demande d'asile en France depuis 2019. Parce qu'elle n'avait plus d'argent pour attendre la réponse de la Préfecture de Meurthe-et-Moselle, elle s'est fait héberger par un ami à Rome. Elle a reçu le 29 Janvier 2021, à l'adresse d'une connaissance à Nancy, sa convocation pour instruction de sa demande d'asile pour le Mardi 2 Février. Samedi 30 Janvier, elle a donc entamé son voyage vers Nancy pour honorer sa convocation.
Sur elle, elle n'avait qu'une photo de sa convocation. La Police aux frontières, sur ordre de la Préfecture des Hautes-Alpes, a considéré arbitrairement que ce document était un faux.
Pourtant, ils avaient les moyens de vérifier le caractère officiel de cette convocation en contactant l'astreinte préfectorale de Meurthe-et-Moselle. Ils ne l'ont pas fait, préferant une procédure de refoulement à la frontière.
L'application arbitraire de cette procédure aurait pu mettre en péril la demande d'asile de cette jeune femme. En prenant contact aujourd'hui avec la Préfectue de Meurthe-et-Moselle, j'ai été assuré qu'elle recevrait une nouvelle convocation, à une date ultérieure et dans un délai raisonnable pour qu'elle ait le temps de rassembler l'argent nécessaire pour faire le trajet.
Ces excès de zèle de contrôles aux frontières doivent cesser. Il est grand temps de revoir la Convention de Dublin, qui permet aujourd'hui à la Préfecture des Hautes-Alpes d'enfreindre le respect des droits fondamentaux des personnes exilées.
[Benoit BITEAU]