Ce matin, j’ai appris que les premières pelleteuses étaient arrivées à Mauzé-sur-le-Mignon pour construire la première méga-bassine – d’un programme qui en comporte 15 autres ! Cette nouvelle est déconcertante. Le gouvernement n’a-t-il rien appris depuis Sivens ?
Ce chantier est illégal et démarre alors même que plusieurs procédures sont en cours : le jugement rendu en mai dernier par le tribunal administratif de Poitiers demandait notamment de revoir les volumes autorisés de ce programme ; de plus, une procédure est engagée au Parlement européen pour vérification de la conformité de ces chantiers avec 9 directives européennes, dont la directive-cadre européenne sur l’eau.
De plus, politiquement, ce début de chantier intervient alors que le gouvernement envoie des signaux contradictoires ; le Président Emmanuel Macron a multiplié les effets d’annonce au Congrès mondial de la Nature à Marseille promettant un travail accéléré sur la sortie des pesticides ; le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie est en pleine élaboration de la doctrine gouvernementale en matière de gestion de l’eau via son « Varenne de l’eau ».
Tous les ingrédients sont réunis pour que nous aboutissions à une nouvelle tragédie. Je ne veux pas revivre le traumatisme de Sivens, il ne peut y avoir d’autres drames comme celui du décès de Rémi Fraisse. J’appelle le gouvernement et la préfecture des Deux-Sèvres à mesurer les risques qu’ils provoquent par leur autoritarisme dénué de tout appui juridique robuste.
J’invite également les citoyennes et citoyens impliqués dans cette lutte à continuer de se mobiliser dans la non-violence.
Sivens est un cauchemar ; tou-te-s doivent œuvrer à une résolution apaisée du conflit sur l’eau.
Benoit BITEAU